• Bernard Hinault a un compagnon apprécié par les nombreux anonymes qui ont fini avec lui - © Le Bien Public

    Pour sa quatrième édition, l'épreuve co-organisée par la Fondation Sata et le SCO Dijon, a encore permis au plus grand nombre de découvrir des routes parfois méconnues au cœur du Morvan. Si le relief n'est pas celui des Alpes, il est toutefois suffisamment taquin pour freiner l'ardeur des cyclotouristes. Ils ont toutefois vraiment apprécié cette matinée d'efforts. Jean-Michel Gutrin, qui portait le maillot du conseil général - un cadeau du président François Patriat - a savouré de parcourir quelque 80 km aux côtés d'un Bernard Hinault qui n'a pas manqué de délivrer de précieux conseils à tous. « On le sentait dans son élément, au milieu de nous, et il a été très sympa. Il n'a pas hésité à parler au sein du groupe pour qu'on roule ensemble. Quand le rythme était entrecoupé d'attaques, il montait à la hauteur d'un coureur, le prenait par l'épaule en lui expliquant que rouler 10 km plus vite pour freiner un peu plus tard ne pouvait être profitable. Il a aussi beaucoup insisté pour qu'on s'alimente et qu'on boit beaucoup dans les moments d'accalmie. »
    Vraiment ravi de ce moment de partage, Jean-Michel Gutrin n'a pas manqué de saluer la forme de l'ancien quintuple vainqueur du Tour, qui avait mis le vélo entre parenthèses pendant plus de dix ans.
    « L'an dernier, alors qu'il avait juste repris la compétition, il avait dit qu'il reviendrait en forme. Et je crois que sur les 110 km, il a mis 20 minutes de moins que l'an dernier. J'ai remarqué d'ailleurs que tous ceux qui figuraient dans son groupe ont amélioré leur performance de 2007. C'est la preuve que quand on a un gros moteur (comme lui Fignon ou Jalabert), on peut vite retrouver le coup de pédale ». Sur le « petit parcours » (110 km tout de même), on a croisé au gré des chemins le Dijonnais David Derepas, Stéphanie Vaxillaire, qui reprenait après trois semaines de coupure - « les 20 derniers km ont été bien difficiles » - et Isabelle Ferrer, brillante 20e de l'épreuve. « Je suis super en forme et en confiance pour les championnats du monde longue distance de duathlon qui se tiendront à Geel (Belgique) le week-end prochain. Mon meilleur résultat aux Mondiaux, c'est 7e et j'espère bien l'améliorer. » On a aussi vu les coureurs du Master team Offroad à l'avant (Jean-François Bossler finit 2e, Thibault Lhenry 3e) terminer juste derrière Stéphane Bouthiaux (Pontarlier), l'entraîneur des équipes de France juniors de biathlon...
    A. P.
    Le Bien Public


    votre commentaire

  • Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour de France, est ce matin à Chailly-sur-Armançon, au départ de la cyclosportive Courir pour la paix, dont il est le parrain. Il nous parle de ses engagements. Et de l'incontournable actualité cycliste.

    Au sein du peloton de quelque 400 coureurs qui prennent ce matin le départ de la cyclosportive Courir pour la Paix, à Chailly-sur-Armançon, il ne sera pas tout à fait un engagé comme les autres. Parrain de l'épreuve pour la troisième année consécutive, c'est-à-dire depuis la première édition, Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour de France (1978, 79, 81, 82, 85), champion du monde (1980), qui compte 216 victoires chez les professionnels, remonte sur le vélo pour parcourir les routes bourguignonnes. Rencontre.

    - Vous êtes le parrain de Courir pour la Paix depuis le début. Pourquoi cet engagement ?
    « C'est une épreuve dont la symbolique me tient à cœur. Quand on voit ce qui se passe actuellement dans le monde, ce qui s'est passé. C'est pour ça que je suis là. »

    - Vous engagez-vous souvent ?
    « Ca m'arrive, comme sur le Tour, avec Mécénat-Chirurgie-Cardiaque (MCC). Le Tour où je fais aussi des relations publiques. Je milite aussi pour les maisons des familles. C'est un peu pour ça que j'étais venu lors des deux premières éditions de Courir pour la paix. J'ai eu envie de revenir. »
    - Ca sera cette fois sur le vélo. Roulez-vous souvent ?
    « J'ai participé à la Bernard Hinault (une cylosportive au départ de Saint-Brieuc). J'ai fait l'étape du cœur (54 km autour d'Albi, au profit de MCC) pendant le Tour. En fait, lorsque j'ai pris ma retraite sportive, j'ai eu une exploitation agricole. J'ai arrêté de rouler pendant 20 ans. Maintenant que j'ai cessé mon activité, j'ai un peu plus de temps. »


    - Serez-vous prêt ?
    « Je n'ai pas pu courir pendant trois semaines et demi puisque j'étais sur le Tour. Je sais que je vais souffrir, mais ce n'est pas un problème. »
    « Ne pas tomber dans la paranoïa »


    - Que pensez-vous de la dernière édition du Tour de France ?

    « D'abord c'est un peu facile de toujours parler du cyclisme. S'il y a une affaire de dopage en athlé, il y aura une page entière là-dessus un jour et puis plus rien ensuite. Le cyclisme n'a sans doute pas fait tout ce qu'il fallait contre la bêtise de certains coureurs. Mais pourquoi les 150 noms de l'affaire Puerto ne sont-ils pas sortis plus tôt ? Pourquoi M. Blatter (président de la FIFA, fédération internationale de football) peut-il dire que les contrôles sanguins ne servent à rien ? A chacun de balayer devant sa porte. Aux journalistes de faire de l'investigation. Mais il faut réfléchir cinq minutes et ne pas tomber dans la paranoïa. Sauf que tout le monde attend le scoop. Mais les gens s'en foutent. Il n'y a jamais eu autant de mal et on n'a jamais vu autant d'affiches, de monde. Sont-ils tous venus voir des drogués ? A ce moment-là, c'est toute la caravane. Personne ne demande aux coureurs de faire du 50 de moyenne. D'ailleurs, la moyenne de cette année est moins importante que celle de 78-79, alors qu'il y a 20 ou 30 ans on faisait 4600 km et qu'aujourd'hui, on fait mille kilomètres de moins, avec un matériel plus performant et alors qu'on ne dort plus dans les collèges. Il faut arrêter de faire des conclusions trop rapides. »

    - Que pensez-vous du conflit entre l'UCI (Union cycliste internationale) et l'organisation du Tour ?
    « Le Tour organise un événement, mais ce n'est pas lui qui met les règlements en place. C'est le problème de l'UCI. Dans les textes, l'UCI ne veut pas voir de coureurs dont les contrôles se sont avérés positifs sur les grandes épreuves. Et ensuite, on dit que ces dispositions sont trop contraignantes. Il faut respecter sa parole. Depuis 1998, quelqu'un de l'UCI est-il venu pour discuter de l'organisation ? Quelqu'un est-il venu quand il y avait des événements graves ? Les coureurs signent une feuille et s'engagent à rendre de l'argent s'ils font les idiots. Qu'on leur reprenne. La lutte contre le dopage, c'est le problème de l'UCI. Et de l'AMA (Agence mondiale antidopage). Rasmussen ne devait pas venir sur le Tour. Mais on balance son absence lors des contrôles inopinés comme ça, au milieu de l'épreuve. L'UCI a deux discours. Mais si elle avait fait son travail depuis 98, nous n'en serions pas là. Ce qu'ils n'ont pas compris, c'est que le Tour de France n'appartient pas à une société, mais aux Français. »

    - Restez-vous optimiste ?
    « Le vélo a plus de cent ans et a toujours connu des problèmes. Il faut y croire. Avec des moyens. »
    Propos recueillis par Stéphan LETOURNEAU - Le Bien Public


    Pourquoi « Courir pour la Paix » ?
    A l'initiative de Yasuhiko Sata, qui réside régulièrement à Chailly-sur-Armançon, la cyclosportive Courir pour la paix a pour but de faire connaître la fondation Sata et de rassembler des fonds pour des causes humanitaires. Créée en Suisse en 2001, cette organisation non gouvernementale, non partisane, non religieuse et à but non lucratif « vise à sécuriser un monde meilleur et plus humain, en insistant sur le sens et la valeur de la paix ». La fondation, ainsi que la course d'aujourd'hui, ont pour symbole le buste de la Madone retrouvé au beau milieu des ruines de l'église d'Urakami, tout près de l'épicentre de la bombe atomique de Nagasaki.


    Deux parcours au programme
    Déjà trois cents inscrits en début de semaine, ils seront sans doute quatre cents à prendre le départ de la troisième édition de la cyclosportive Courir pour la paix, ce matin, à Chailly-sur-Armançon. Au programme, deux parcours au choix : un grand de 180 km et un petit de 115 km. Les itinéraires sont communs jusqu'au premier ravitaillement. Le peloton prendra la direction de Thoisy, puis passera à Saulieu, jusqu'à l'embranchement entre la D20 et la D211. Les candidats pour les 180 km continueront tout droit jusqu'à Vézelay (Km 77), puis reviendront par Bazoches, Lormes et Dun-les-Places, où ils retrouveront les engagés du 115 km descendant directement du premier ravitaillement. De concert, les deux pelotons passeront Gouloux, Saint-Martin-de-la-Mer, Sussey, Marcilly avant de retrouver la case départ. 6h30-8h20 : accueil des participants au château de Chailly-sur-Armançon. 8h30 : départ du grand parcours. 8h40 : départ du petit parcours. 11h30 : début des arrivées du petit parcours. 12h30 : début des arrivées du grand parcours. 16 heures : cérémonie protocolaire.


    votre commentaire

  • Profitant de l'arrivée du Tour de France en Bourgogne à Autun jeudi 12 juillet, nous organisions une conférence de presse le soir même pour présenter la 3e édition de la cyclosportive "Courir pour la Paix" (samedi 4 août), co-organisée par le SCO Dijon et la Fondation Sata (représentés par Bernard May et Claudine Babonnet), avec la présence de journalistes (France Télévision - M. Godart, M. Bellet, M. Garcia, Le Bien Public), de sportifs (Carlos Da Cruz, Thomas Brigaud) et d'élus (M. Depierre - député et vice-président du Conseil Général de Côte d'Or, Patriat - Président du Conseil Régional de Bourgogne, M. Loizon - maire de Chailly sur Armançon, et les maires des communes traversées). Merci aux personnes qui ont pu répondre à notre invitation.


    votre commentaire